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Body Territory

Betterland

Parce qu’il y a trop peu de westerns féministes et parce que sur un terrain de bataille, tout est possible, Marion Coulomb et Pépita Car, autrices et metteuses en scène avec la collaboration dramaturgique de Romain Nicolas – Écrire pour le cirque (2023) – créent Body Territory, western féministe circassien, tout terrain et surréaliste en se basant sur des témoignages et ateliers menés auprès de femmes de diverses générations. La fiction réaliste tente de trouver les endroits profonds qui nous relient et qui nous renforcent face aux obstacles de la vie, afin de trouver une forme de justice et d’issue, vers ce nouveau monde.

Cela parle de ces histoires où la loi est absente, où la justice est inexistante, rare ou inappropriée. Quoi de mieux que des minis westerns féministes pour se donner la liberté d’imaginer les échappatoires, les émancipations, les réparations collectives nécessaires au futur à construire.
Ce sera un donc un grand western féministe pour pouvoir gaiement prendre le contre-pied de ce genre et rendre hommage à ces récits de vie, avec humilité mais aussi dérision.
Parce que rire, c’est déjà gagner une bataille.

Note d’intention

Quand on a créé La Boite de Pandore (sortie 2022), il nous semblait nécessaire de ne pas trahir cette histoire unique tout en racontant un phénomène sociétal majeur et envisager le récit dans un avant, un pendant et surtout un après. Faire parler le corps qu’on nous a v(i)olé et lui rendre justice. Trouver l’issue.
Body Territory c’est la continuité. C’est une sorte de long chemin sur lequel on se croyait seules et sur lequel finalement, on est des milliers.
Ce sera un western féministe, une fiction surréaliste où la justice, la vengeance et la réparation collective seront nécessaires au futur à construire. Écrire un western féministe, c’est prendre le contre-pied de ce genre en proposant un terrain de bataille où tout est possible.
Cette liberté est le point de départ de notre création et elle s’incarnera par des changements de représentations en tant que socles qui nous construisent, et par un questionnement de nos corps et de ce qu’ils racontent en scène.
Ces corps seront nos personnages de l’étrangeté, du hors norme, de l’indicible. Issus de la révolte, ils tentent de résoudre l’énigme d’un monde meilleur.
Ces corps seront nos territoires. Les seuls qui ne seront pas à conquérir mais à sauvegarder. Nos héritages.

Nous écrirons notre western par le cirque en exploitant leurs liens intimes : la mise en scène de la vie et de la mort, l’apologie du « hors-norme » (les hors-la-loi, les figures freaks, les modes de vie en mouvement…) issus de la culture à la fois populaire et politique de ces deux genres.

Nous jouerons ce spectacle sur des terres inconnues, chaque fois différentes. De la terre battue, du goudron, du béton. Parce que c’est de cette terre que tout commence. Ce seront nos terrains de jeux, nos terrains de bataille : des champs dans la campagne, des parkings, des terrains vagues, des terrains de foot, des ruelles sombres… Des lieux où chez soi, c’est surtout chez l’autre.