Spectacle
Crue
Les Apostrophés
C’est une invitation à un cheminement qui l’anime… un chemin pour prendre de la distance, qui invite à poser le regard sur la beauté du vivant, à célébrer le vivant: le minéral, le végétal, l’animal, l’humain, et parmi la poussière d’étoiles quelques entités mythologiques.
Pour le jongleur, le déclencheur a été une grande sphère en tant qu’objet de jeu et métaphore évidente de la terre, un chemin qui empruntera à l’expressionnisme allemand et aux conventions du théâtre asiatique.
Le langage corporel, qui fait partie de mon travail d’auteur depuis la création de la compagnie, et notamment dans des pièces comme « A corps, pour deux solistes » ou « 78 tours de main », s’appuiera une fois encore, et sur un travail chorégraphique, et sur un langage proche du mime. Sans me situer comme chorégraphe, je recherche l’évidence instinctive du mouvement par rapport aux différents personnages incarnés, un mouvement qui leur donne vie, qui assoit leur présence et leur « caractère » chacun à sa manière. Ce langage « mimé » rend possible une réelle dramaturgie théâtrale, et donne sens à la pièce.
En tant que jongleur ma préoccupation a été dès le départ, de travailler avec des objets épurés afin qu’ils soient métamorphosables dans l’imaginaire du spectateur (la sphère, la ligne, la courbe, et d’autres).
Aujourd’hui ces objets prennent une importance croissante ; certains objets se transforment pendant et du fait de la manipulation, mais ils changent aussi d’aspect à travers l’utilisation de matières comme la craie, l’argile, le riz, la peinture, l’air, ou la mousse.
Il sera donc question d’un récit poétique évocateur plutôt que d’une écriture linéaire facilement reconnaissable. D’un univers onirique où de multiples entités apparaîtront à cour en nous délivrant la préoccupation présente de leur condition, pour disparaître dans la nuit des temps, à jardin. Avec humour et gravité il sera question de certains enjeux de notre existence: la soif de l’homme moderne de dominer, manipuler, transformer le monde selon ses intérêts ; la beauté du vivant et sa diversité qui nous constitue.
Martin Schwietzke Jongleur, auteur, interprète, scénographe pour Crue
Dès ses 16 ans, il apprend et pratique le jonglage. Autodidacte, il travaille à partir de 1982 avec les Compagnies Malabar, Pot aux Roses, Archaos puis la Carérarie et l’ARFI. Il crée la Cie Métafolis avec Boris Loew et Olaf Augele avec lesquels il obtient le « Prix Découverte » au festival Chalon dans la Rue en 1989.
En 1992, il rencontre Jérôme Thomas et intègre sa compagnie dont le travail sur la manipulation d’objets et le théâtre de geste enrichit ses créations personnelles.
En 1997, il crée la Cie Les Apostrophés avec Jérôme Tchouhadjian, puis les spectacles « A Corps, pour deux solistes », « La Cour des choses », « 78 Tours de mains », « Passage Désemboîté » où cinq « loulous » très stylés titillent les broutilles de nos rue, avec Marcel Dreux, Jive Faury, Jörg Müller et Gilles Rémy (200 représentations à travers les cinq continents)… A côté de cela, il travaille avec Yann Lheureux dans le domaine de la danse, collabore à la mise en scène avec Jani Nuutinen – Circo Aereo pour « Un cirque tout juste ».
En 2007 il est en duo avec le slameur Dgiz dans le spectacle « Le malheur de Job» mis en scène par Jean Lambert-wild qui dirige maintenant le Théâtre de l’Union – CDN du Limousin. Parallèlement, il enseigne le jonglage sous forme de stages et dans des écoles de cirque, universités… En plus des techniques classiques de jonglage, il y enseigne la pratique des cercles, une démarche personnelle qu’il continue à développer, le travail d’improvisation et la liberté de mouvement du jongleur.