Spectacle
La mer est ma nation
Texte Hala Moughanie / Mise en scène Imad Assaf
→ Les Zébrures d’automne 2021
Théâtre / Création
Liban
Un homme et sa femme vivent dans une ville que les déchets ont envahie. Arrivent deux femmes, des étrangères fuyant un pays en guerre, que les habitants imaginent mettre à distance en improvisant une frontière incongrue. La rencontre entre les individus offre l’opportunité de penser le positionnement de chacun vis-à-vis de tous et de négocier alliances et désaccords afin de recomposer une société dont l’équilibre interne est singulier. Les frontières visibles ou invisibles deviennent autant de lignes de faille autour desquelles gravitent les individus, se frôlent ou se repoussent.
Écrite en français par l’autrice libanaise Hala Moughanie, La mer est ma nation explore la thématique de l’exil et du déracinement ainsi que leur pendant qu’est l’(illusoire) appropriation de l’espace. Avec distance, poésie et humour, la pièce questionne la nature sociale et humaine de la construction et déconstruction des territoires, et donne à voir les mécanismes d’aliénation et de stigmatisation que cela provoque sur des individus en proie à une mise en crise de la société, de ses institutions et de son identité.
Le projet
« Le texte agit comme un mouvement vertigineux d’images et de discours, déployant de multiples lignes narratives qui produisent, à retardement, plusieurs
niveaux de perception et de réflexion. Les sujets et les thématiques y foisonnent habilement!: exil, déracinement et territorialité, désastre écologique, vicissitudes du couple, patriarcat, stigmates de la guerre et tartufferie de ceux qui la propagent, rapport à l’altérité… La mer est ma nation est une radiographie clairvoyante de nos sociétés qui remue le couteau dans les plaies de notre humanité, mais avec détachement, distance et beaucoup d’humour, sans prise de position moralisatrice, ni fatalisme complaisant.
Mon dessein est de dévoiler fidèlement ce#e radiographie au spectateur, en le plongeant au plus près de la littérature, dans ce qu’elle a de poétique, de
subversif et d’étrange, puis en lui créant des interstices et des lignes de fuite lui permettant de faire appel à sa propre expérience pour interpréter et réfléchir
à ce qui se déroule sous ses yeux. »
Imad Assaf