Spectacle
Tremble
O. Pelpel, artiste associée
Après une première rencontre artistique musicale avec Josepha Pelpel il y a un peu plus de 10 ans (The Bavest), aujourd’hui j’invite ma sœur à croiser son univers musical électronique avec mes mouvements d’équilibres et de suspensions, nos mots et nos voix. Il y a comme un cycle dans cette rencontre qui vient nourrir un retour à soi, à l’intime, la famille, le souvenir, avec tout ce qu’il a d’insaisissable.
Acrobate hybride, O enrichit sa pratique atypique de l’équilibre, en explorant la suspension, les portés, la voix et le systema. Au travers de ses spectacles, iel cherche les moyens d’aller à la rencontre de l’autre et de ses étrangetés en questionnant la manière dont on s’identifie.
Une rencontre qui vient nourrir un retour à soi, à l’intime, la famille, le souvenir avec tout ce qu’il a d’insaisissable. La question de l’univers sonore a toujours été importante pour elle. Elle vit le mouvement circassien comme un geste musical où les mots ont leurs places, tantôt chantés, mélodiques, tantôt rythme, ou simplement dits, posés.
En partant d’un souvenir violent, d’un titre qui pose un thème difficile voire tabou, elle ose la noirceur et la sincérité pour changer de ton, tordre l’univers qui s’est installé, le dévier de sa trajectoire avec humour et vitalité, et tenter de laisser émerger la lumière du cœur de la nuit. Josepha est musicienne et compositrice, et elles ont aussi beaucoup de commun et de complicité artistique. Elles partagent ce souvenir d’enfance, deux points de vue sur un même accident vécu côte à côte.
« Durant mon parcours j’ai exploré l’équilibre sur un fil, sur un corps ou sur d’autres objets, j’ai attrapé des barres, des branches et des spirales, j’ai cherché différentes manières d’utiliser ma voix, avec les mots mais pas que, je me suis frotté à l’improvisation, j’ai écrit des lettres, des pensées, des questions, j’ai trempé mes orteils dans l’eau noire du clown, j’ai dansé parce que ça fait du bien, j’ai voulu jouer avec les représentations genrées, j’ai voulu déranger et plaire aussi… L’Accident sera imprégné de tout ça. »
Création sonore – Josépha Pelpel
Dans le cadre de cette création, elle s’intéresse aux cont(in)es pour enfants. Il y a dans ces refrains quelque chose d’essentiel, de très farfelu, de parfois commun mais surtout exempt de logique, qui échappe à la morale des adultes qui cherchent par la suite à tout contrôler.
Le monde de l’enfance admet et intègre l’existence de monstres et de créatures, très proches de nos émotions primaires, qui peuplent l’imaginaire et le passé de beaucoup d’entre nous. Utiliser les contes et comptines c’est revenir à ce temps de tous les possibles.
Agrès de cirque : courbe autoportée pour pratique de la suspension et de l’équilibre
La structure scénographique et circassienne à laquelle je rêve est autonome. Elle prend une courbe dunaire pour sortir de l’imaginaire du cirque et laisser apparaître un paysage ou un mouvement qui mettent en valeur mes deux pratiques piliers que sont l’équilibre et la suspension.
Une place importante laissée aux costumes
La silhouette androgyne chargée et carapacée de ces souvenirs d’enfances, de ces rêves et de ces stigmates se pose comme point de départ de mues à venir qui laissent émerger de ses propres profondeurs un être hybride qui se cherche et se transforme.
Puisant mon inspiration dans mon histoire personnelle et mes questionnements sur le genre, j’explore un personnage qui joue avec son apparence et ce qu’elle peut provoquer comme la fascination, le dégout, le désir, la peur… Le vêtement montre, cache et mêle ce qui l’habite.