Concert

Marion Cousin et Eloïse Decazes

Un bouquet de chants

Pour la première fois en duo, elles donnent leur version amoureuse, fruste, hérétique du répertoire vernaculaire de Tras-O-Montes, pays du Nord-Est du Portugal. C’est un bouquet de chants de travail, de fête ou d’exaspération donnés en un idiome régional souple et plastique, le mirandais – ici semi-phonétique et joueur – et à deux voix fausses-jumelles.

Vocalement ça crapahute de fredons dévergondés en tue-tête à la lisière (aurifère) du juste. Les mélodies sont jouées comme on peint au doigt ou comme on colorie trop fort à la craie grasse, dans un environnement très euphoriquement dérangé, un déluge de vilains bruits : machines, boîtes à rythme traînant la patte, synthés nano-brutalistes, peinturlures guitaristiques, éclats de rire. Le moins qu’on puisse dire c’est que c’est vivant, très. Et constamment étonnant, constamment excitant.