Extra

Masculin·es

Cie l'MRGée - Marlène Rubinelli-Giordano

Lieu de résidence : Parc du château de Nexon

Début de résidence : 22 / 09 / 2025

Fin de résidence : 11 / 10 / 2025

Lieu de création : L'Agora - PNC Boulazac en Nouvelle-Aquitaine

Année de coproduction : 2025

Avec cette nouvelle création, Marlène Rubinelli-Giordano poursuit son exploration du cirque comme langage, non comme finalité. Elle s’attache à révéler la puissance du corps dans son inconscient, ses failles et ses contradictions, en interrogeant ce qu’il dit de notre époque.

Ce travail prend appui sur l’acharnement circassien, cette tension entre discipline et liberté, entre maîtrise et vertige, où se loge une matière scénique riche et singulière. La démarche s’ancre dans une expérience intime : quarante années de pratique corporelle et un parcours marqué par le cirque, l’acrobatie, la hauteur, le métal, les brûlures et la folie de « s’envoyer en l’air ». Elle s’est nourrie aussi de rencontres avec des chorégraphes, metteurs en scène, acteurs, plasticiens et photographes, qui ont contribué à décaler et épaissir ce langage.

Pour cette création, elle réunit des corps aux masculin·s : des artistes issus de cultures et de disciplines circassiennes différentes, qui viendront exposer le corps dans sa pluralité et nourrir une écriture dramaturgique partagée. La thématique du masculin traverse son histoire personnelle — enfance, rébellion, mémoire et désir de liberté — mais s’ouvre aujourd’hui à d’autres voix et d’autres corps.

Le spectacle prend la forme de portraits, où se tissent récits intimes et expériences collectives d’artistes et d’hommes de 20 à 48 ans. Le choix du chapiteau n’est pas anodin : lieu forain, convivial et accessible, il devient espace à déconstruire pour inventer une nouvelle plasticité et inviter le public à plonger au plus près de l’écriture corporelle.
Une création sous chapiteau où se superposent cultures, imaginaires, exploits et intimités, et où le cirque se révèle comme un moyen d’explorer l’humain dans toute son épaisseur.

Marlène Rubinelli Giordano
Gymnaste de formation, Marlène Rubinelli Giordano débute sa vie nomade avant de rejoindre l’École Nationale des Arts du Cirque de Rosny-sous-Bois puis le Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne. A sa sortie, elle monte avec Marc Pareti un numéro de trapèze ballant et fonde avec cinq autres acrobates de sa promotion le Collectif AOC. Parallèlement, elle collabore avec Mathurin Bolze (Tangente – 2006), Chloé Moglia (Aléas – 2014) et Gaël Santisteva (Talk Show – 2018).
En 2013, elle crée Maalâm, solo de trapèze et lancer de couteaux. Elle participe à plusieurs courts métrages réalisés par Jambenoix Mollet et Delphine Lanson. Avec Delphine, réalisatrice et comédienne, elle développe le projet nos prisons, travail physique et documentaire mené auprès de personnes en détention. Depuis 2018, au sein de sa propre compagnie, l’MRG’ée, elle crée des bords de soi, puis suivront ma maison et médusé.es, trois pièces pour le chapiteau, le plateau et l’espace public. Également pédagogue, elle collabore depuis plusieurs années avec des écoles de cirque européennes et internationales.

J’ai 54 ans et je quitte mon corps de circassienne. Alors je mets en scène 5 corps d’homme pour parler de mon corps de femme. Dans Masculin.es, la scène devient un laboratoire vivant où les identités masculines sont questionnées au travers de 5 portraits, 5 cultures, 5 disciplines de cirque et 3 générations d’artistes. L’acrobatie, le jeu et la performance deviennent des outils dramaturgiques. Ici, les corps parlent. La vulnérabilité de l’artiste de cirque dans sa toute puissance masculine. Peaux de femmes.

Elle s’entoure de cinq corps de 20 à 47 ans. Tous ou presque sont artistes, au moins un ne l’est plus autant, ne l’est plus pareil. Chacun est né dans un pays ou un continent qui n’appartient qu’à lui. En invitant différentes cultures je veux travailler le.s portrait.s pour m’intéresser à des histoires qui vont au-delà de notre perception et élargir à des masculinités méditerranéennes, mexicaine, franco-brésilienne, slave.

Riccardo, acrobate au mât chinois et artiste impulsif, il ne se laisse pas saisir et nous guide sur ses chemins de traverse.

Claudio, la rage de l’acrobate comme façon d’être aux autres et à soi. S’envoyer en l’air en écoutant les subtils murmures de la terre pour apprendre à y revenir en douceur et sans heurt. Né au Surinam, élevé en Guyane. Les rêves et projections d’une jeunesse de 22 ans.

Matthieu danse, Matthieu joue et fait de beaux grands écarts, touche ses mains au sol en même temps que ses pieds avec le dos plié de l’autre côté. En quête de sa famille biologique au Brésil depuis peu, il aime coudre et couper ses T-shirts pour en faire des crop-top. Métisse brésilien adopté par des Français, il espère que sa belle chevelure crépue blanchisse avec le temps et ne transforme pas son crâne en œuf de dinosaure branché.

Nicolas, délicatesse dans laquelle perce la fragilité de la danseuse étoile sur pointes contrecarrée par cette force brute du sangliste chilien, cheveux ondulants qui se posent sur des épaules forgées avec si peu de mots.

Maxim sans « e », porteur ou ex-porteur, porte toujours en lui cette phrase que sa mère lui offre comme recommandation avant de découvrir la France à 17 ans, «Observe et écoute tu parleras et agiras quand tu les auras compris…». Russe exilé en France, rentré au CNAC, ex acrobate- ultra, son corps s’est gonflé d’histoires anciennes et autres, et d’un pontage. Il n’est pas monté sur une piste depuis plus de dix ans et ne peut plus rentrer en Russie.

Plus d‘infos

Age min. : + 8 ans

Création : 2025

Mentions :
Mise en scène : Marlène Rubinelli-Giordano | Interprétation : Ricardo Janela Paz, Nicolas Palma Neira, Maxim Pervakov, Matthieu Bethys et Claudio Amimba | Collaboration artistique : Emma Verbeke | Dramaturgie : Gaëlle Hausermann | Création musicale : Fabien Alea Nicol | Création lumière : Julie Vallet | Costumes et scénographie : Emmanuelle Grobet | Régie chapiteau : Laurent Mulowsky | Régie son : Vincent Lenormant • Production : l’MRG’ée | Coproductions : Agora – Pôle National Cirqu, Boulazac ; OARA – Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine ; Le Sirque – Pôle National Cirque, Nexon ; Le Carré Magique – Pôle National Cirque, Lannion ; SACD Processus Cirque | Aides à résidences : Théâtre d’Arles ; A4, Saint-Jean-d’Angély ; Odysca, Biscarrosse ; L’Espace Périphérique, Paris ; Cirq’ônflex – Pôle National Cirque, Dijon | Soutiens : DRAC Nouvelle-Aquitaine (aide au projet) ; Région Nouvelle-Aquitaine ; Département de la Dordogne.