Re_Te_Nue

RE_TE_NUE propose un terrain de jeu, une pièce pour une femme et des cordes.
Les cordes sont une prolongation du corps, elles nous retiennent de faire ce qu’on a à faire, de dire ce qu’on voudrait retenir : les cordes empêchent de faire semblant.
Une projection en direct mettra en perspective l’écriture dramaturgique à travers des mots, des poèmes et des objets rétro-projetés. La scénographie deviendra alors mouvante car habillée par différentes textures.
À cela s’ajoutera la musique, création originale à part entière, qui participera également à créer un lien entre la circassienne, les cordes et les images.

LE SHIBARI COMME SOURCE D’INSPIRATION
La proposition scénique de RE_TE_NUE intègrera, entre autres, la manipulation de cordes inspirée de l’art Shibari.
Cet art punitif née au Japon au XVIe siècle, pratiqué par les samouraïs, consistait à immobiliser et humilier les prisonniers à l’aide de cordes.
Cette pratique devenue interdite à la fin du XVIIIe siècle, se transforma en discipline érotique : le kinbaku.
Cependant Shibari, qui signifie attaché, lié, désigne la même pratique que le kinbaku, mais avec une appellation et un point de vue plus occidental et contemporain.
On ne peut pas aujourd’hui le résumer à une simple pratique érotique.

En effet, le Shibari est une pratique puissante physiquement et émotionnellement, et c’est avec cette intensité que l’on va chercher ces propres limites. Cette pratique nécessite d’avoir conscience des risques, physiques et émotionnels.
Pratiquer le Shibari est un moment de méditation, un moment où débute la contrainte et la résistance, puis un moment de liberté et de plénitude totale : un moment où se rencontre la douleur et le plaisir.

… ATTACHER ET ÊTRE ATTACHÉ·E
Plusieurs questions se posent alors sur ma route :
Comment, dans la douleur de perdre quelqu’un ou quelque chose, arrive-t-on à trouver de la joie ?
Comment trouver le plaisir dans la douleur ?
Quelles sont les limites entre la beauté et le malaise ?
Au moment où je m’attache à quelqu’un, quel risque est-ce que je prends ?
Est-ce moi qui me met en sécurité ?
Est-ce que cette sécurité tue ma liberté ?

Attacher quelqu’un n’a rien d’anodin. En le laissant sans aucune possibilité de fuir ou de se défendre, on le met à sa merci.
Se laisser attacher est un signe de confiance extrême et d’abandon vis-à-vis de à son attacheur.
Attacher quelqu’un, c’est aussi entrer dans son intimité. On attrape son partenaire, on le touche, on lui fait mal, on passe des cordes à des endroits différents du corps.
On cherche ainsi à provoquer des choses : surprise, peur, plaisir de la douleur.

SCENOGRAPHIE
La scénographie inclura une structure autoportée en bois ayant la forme d’un cube de 3m*3m*3m.
À l’intérieur de ce cube, les artistes joueront avec trois kilomètres de cordes de jute de 6mm de diamètre.
Le public sera installé sur des gradins sur les trois côtés du cube, en proximité avec les artistes dans une configuration « tri-frontale ».
Durée de la pièce : 1 heure environ
Jauge de 80 personnes environ.

La structure cubique de RE_TE_NUE pourra s’installer dans une salle de théâtre, dans l’espace public (parc, halles, gymnase…) ou sous un chapiteau…