Trilokia • Premières

Jani Nuutinen travaille les matières dans un parcours de 2h30 nourri d’inspirations plastiques avec des scénographies singulières et fortes. En continuité avec sa vision minimaliste et sa recherche autour de la manipulation d’objets, appuyé en dramaturgie par Michel Cerda et Julia Christ, il dévoile une nouvelle trilogie, TRILOKIA, 3 spectacles dans 3 espaces différents.

Trilokia marque la rencontre avec le musicien David Hermon, alias Cosmic Neman, membre du groupe Zombie Zombie. Sa musique apporte une nouvelle dimension au travail de Jani Nuutinen, en ritualisant chacune de ses expériences au rythme des percussions et par la magie des sons électroniques.

La dramaturgie du spectacle est ainsi intimement liée à la musique par la création d’un véritable décor sonore : chaque lieu du spectacle a sa sonorité propre. La spatialisation des sources de diffusion, avec l’aide précieuse de l’ingénieure du son Chloé Levoy, nous fait imaginer les espaces par le son, afin de mettre en scène le destin funeste de l’homme sur terre.

Cette fable contemporaine de cirque raconte sans détour les impressions de ruine environnementale pour permettre d’imaginer d’autres possibles. Passant d’une œuvre à l’autre, d’un lieu à un autre, il nous propose un cheminement pour réparer poétiquement le monde. Prendre le temps dans l’urgence du présent, revisiter les outils artisanaux pour forger une nouvelle matière circassienne… Tel un forgeron et alchimiste, Jani Nuutinen, à travers des images chimériques et fantasmagoriques, entre danse, acrobatie et manipulation, il nous parle avec poésie et onirisme de transformation, d’hybridité, d’inventivité, de mémoire, de la fragilité de l’humanité et de son intense beauté. Vibrante démonstration, envoûtante de bout en bout !

Dans Ieau, spectacle proposé en salle, Jani Nuutinen manipule un cerceau de métal et un long bâton au bout crocheté, faisant référence à d’anciennes techniques qui permettaient d’acheminer les troncs d’arbres en utilisant la force de l’eau vive. Dans une chorégraphie ordonnée, brute et subtile, il maîtrise les éléments et transforme peu à peu l’espace en une nappe d’eau ondulante.
Pour FERFEU, sous chapiteau, se déploie une ambiance industrielle de bruits d’outils et de guitares électriques. Dans la lumière et la chaleur infernale des braises ardentes, l’homme se forge un chemin d’où il n’y aurait pas de retour possible.
Dans le dernier volet du triptyque, HARBRE, dernière étreinte à la nuit tombée, Jani Nuutinen cherche à entrer en communication avec le dernier arbre sur terre dans un rite hypnotisant. Alors que la symbiose opère, un élément perturbateur, symbole de notre société actuelle gouvernée par les nouvelles technologies, viendra nous sortir de cette fièvre.

En partenariat avec le Théâtre de l’Union – CDN Limoges

En coréalisation avec l’OARA